La bombe de type Mark IV, larguée par un bombardier américain, n'aurait pas explosé au-dessus de Rivière-du-Loup, mais bien en face de Saint-André de Kamouraska, une quinzaine de kilomètres plus à l'ouest. L'incident étant survenu un vendredi, les hebdomadaires de l'époque n'en ont fait état que le jeudi suivant.
Les archives du journal Le Saint-Laurent du 16 novembre 1950 précisent que la bombe a explosé vers 16h en face du presbytère de Saint-André de Kamouraska, au moment où la ménagère du curé, Mme Marie-Ange Frenette, se reposait sur la galerie.
Le témoignage du curé de cette période, l'abbé Garon, avait été retenu. "J'étais occupé à couper mon tabac, lorsque j'ai entendu un bruit sourd. Je suis sorti et ma ménagère m'a dit qu'elle avait vu un nuage de fumée jaune pâle qui s'élevait du fleuve. En prenant de l'altitude il grossissait constamment. Puis ce fut l'explosion, un véritable grondement de tonnerre répété par l'écho des montagnes. Les habitants sont aussi sortis de leurs résidences, inquiétés par le bruit, mais l'explosion n'a causé aucun dommage ", peut-on lire dans les pages du Saint-Laurent.
Le premier ministre Louis Saint-Laurent aurait autorisé secrètement l'aviation américaine à déployer 11 bombes atomiques à Goose Bay, au Labrador, à compter du 28 août 1950, de même que 60 bombardiers B-50, a révélé la Société Radio-Canada. Le Strategic Air Command aurait décidé à cette époque de rapprocher ses bombardiers et ses bombes atomiques de la Russie, car les Américains se préparaient alors à une guerre atomique avec l'URSS. Selon la société d'État, le premier ministre de l'époque, Louis Saint-Laurent, aurait personnellement donné l'autorisation aux Américains de déployer sur le territoire canadien des bombes atomiques.