L'église de Saint-André, la plus vieille du comté de Kamouraska, fut érigée de 1806 à 1811. Louis-Xavier Leprohon, Louis-Hubert Triaud et Louis Jobin furent les artisans des sculptures et décorations intérieures. Les murs de pierre des champs qui ont conservé leur crépi d'origine et la couverture en tôle pincée en font un monument historique remarquable.


Rénovée en 1990, l'église est classée monument historique par Parcs Canada.





« Le plan adopté pour la construction de la maison de prières est assez rare dans la province. Ce plan offre le grand avantage de la clarté : pas de coin sombre sur le plan horizontal; à l'extérieur, une grande toiture continue que scandent les clochers. Elle apparait au regard tout d'un jet, sans ombre. Ses proportions sont admirables. La grande attraction de cet extérieur, ce sont les deux clochers. Le grand clocher d'un galbe si parfait, date de 1865. C'est un chef-d'oeuvre de proportion et de bon goût. » Voilà ce qu'en dira, en 1943, Gérard Morisset, attaché honoraire des Musées nationaux de France.

L'édifice construit selon le « plan récollet » en raison des similitudes avec les églises érigées par les Récollets, avec une large nef sans transept où les chapelles latérales sont dégagées par le rétrécissement du choeur. La façade est extrêmement simple avec une seule porte centrale surmontée de deux oculi. Un fronton triangulaire est formé par la corniche du toit, chose courante durant cette période influencée par l'archictecture palladienne anglaise. Le tambour extérieur construit en 1811 est vraisemblablement le même qui sert de porche actuellement. (Les églises du Québec)




« Ce qui est formidable dans l'exemple de l'église de Saint-André, c'est le plan général du volume qui n'a pas changé au cours des ans. Même sa façade extérieure qui n'a pas subi d'atteintes importantes, reste proche du style d'origine », résume Yvan Fortier, ethno-historien au Service canadien des parcs, rendant ainsi hommage aux différentes générations de marguillers qui se sont préoccupés de préserver cette église.

Les collections de l'église de Saint-André incluent un orgue du facteur montréalais Louis Mitchell installé en 1874, une statue de Saint-Antoine en bois qui est l'oeuvre de Louis Jobin, plus de 200 pièces de luminaires, des ornements funéraires... Au total, un inventaire de plus de 2 000 artéfacts.

L'exemple de l'église de Saint-André fait dire à l'ethno-historien , Yvan Fortier, que « chaque village a son musée ». Saint-André en possède un des plus beaux au Québec sinon au Canada.